Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 2.djvu/345

Cette page a été validée par deux contributeurs.
342
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

renoncé à travailler la nuit. Je ne pouvais plus. J’ai eu quelque peine à me remettre au courant des heures de tout le monde. Je l’avais essayé cent fois sans succès. Enfin, je suis parvenue à dormir à minuit et à travailler dans la journée. Cela me laisse moins de temps, car, dans la matinée, quoi qu’on fasse, on est toujours dérangé, et rien ne remplace ce calme profond et absolu qui se fait de minuit à quatre heures du matin. Mais il le fallait absolument ; je ne dormais pas assez, et ma santé était gravement altérée.

Soyez tranquille surtout sur mon amitié. Elle est inaltérable pour vous. Écrivez-moi donc souvent, et sans vous tourmenter quand je ne réponds pas. Je suis heureuse de vous lire et de savoir ce que vous faites, à quoi vous pensez, et comment prospère notre chère petite Solange. Bénissez-la pour moi, ainsi que sa mère, et dites-vous à toute heure que mon cœur est avec vous.


CCLI

À M. HIPPOLYTE CHATIRON, À MONTGIVRAY


Paris, 14 décembre 1845.


J’ai reçu ta lettre à Chenonceaux, et je sais, cher ami, que tu as eu bien de l’ennui en voyage, de mauvaises places, et tout le désagrément d’un grand acte