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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCXXXII

À MAURICE SAND, À PARIS


Nohant, 16 novembre 1843.


Mon chéri Bouli,

Ta lettre de mardi nous a donné un bon réveil. Ta sœur s’est mise à pleurer de grosses larmes en la lisant, et en disant d’une voix tout étouffée : « Maurice, il est ben mignon ! » Si tu tiens à la lettre que je t’avais écrite sur elle, demande-la à Chopin. Elle était à vous deux, et elle ne lui a pas fait grand plaisir, à lui. Il l’a prise en mal, et je ne voulais pourtant pas le chagriner, Dieu m’en garde ! Nous allons tous nous revoir et de bonnes bigeades à la ronde effaceront tous mes sermons.

Non, mon pauvre Mauricaud, je ne veux pas rester plus longtemps. La campagne est bella invan. J’ai plus soif de toi que de tout le reste, et je ne pourrais tenir une seconde fois à l’inquiétude de vous savoir tous deux malades en même temps. Mes affaires sont finies ou peu s’en faut.

Aujourd’hui, nous avons eu grande assemblée : Moulin, Fleury, Duteil, Hippolyte, Lamouche, son métayer, le père et la mère Meillant, leurs fils, Denis et Sylvinot, pour régler les articles du bail. Le père