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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CL

À MADAME MAURICE DUPIN, À PARIS


Nohant, 18 août 1836.


Chère maman,

J’allais partir pour Paris, au moment où mon fils est arrivé, tout seul comme un homme, et si impatient de me revoir, qu’il n’a pu prendre sur lui de rester un jour de plus à Paris pour vous embrasser. Cependant il en avait l’intention ; car, d’après des reproches que je lui avais adressés à ce sujet, il m’écrivit, quelques jours avant son arrivée, une lettre que je vous envoie, et où vous verrez qu’il a de bons sentiments pour vous, malgré sa paresse ou son étourderie. Ce pauvre cher enfant est bien heureux d’être ici : il joue avec sa sœur et il respire le bon air de la campagne. Il n’a guère envie de retourner à Paris, et ce serait, je crois, les priver l’un et l’autre du meilleur temps de l’année que de les y ramener avant la fin des vacances. Je pense donc que je n’irai pas avant cette époque, et, en attendant, nous allons faire un petit voyage dans le Nivernais et dans l’Allier. Ils s’en font une grande fête et je suis bien heureuse de les voir heureux. Nous avons passé ces jours-ci à coller du papier dans mon cabinet de toilette ; nous en avons fait une petite pièce charmante où Maurice