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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Cette relation a été transcrite dans d’autres journaux et vous avez été, comme eux, induit en erreur par l’évidente partialité qui a présidé à la rédaction première.

Le journaliste du Cher, après avoir complaisamment reproduit le plaidoyer de mon adversaire (et, à coup sûr, ce n’est pas par amour pour les belles-lettres ni pour l’éloquence), a jugé convenable de rendre en trois lignes le discours de M. l’avocat général, discours très beau, très impartial et très touchant, qui a ému le public en ma faveur durant près de deux heures.

Je me propose avec le temps d’écrire l’histoire de ce procès, intéressant et important non à cause de moi, mais à cause des grandes questions sociales qui s’y rattachent et qui ont été singulièrement traitées par mes adversaires, plus singulièrement envisagées par la cour royale de Bourges.

Je chercherai, devant l’opinion publique, une justice qui ne m’a pas été rendue, selon moi, par la magistrature, et l’opinion publique prononcera en dernier ressort. Je chercherai cette justice par amour de la justice et pour satisfaire l’invincible besoin de toute âme honnête.

Dans cette relation, dont la sincérité pourra être vérifiée par ceux-là mêmes qu’elle intéresse personnellement, je m’efforcerai de rendre l’impression générale du discours de M. Corbin et de rectifier des phrases que le journaliste du Cher n’a certainement pas sténographiées.