Adieu ; aime-moi comme je t’aime, tu pourras tout supporter !
Mes enfants t’embrassent tendrement.
CXCII
À MADAME MARLIANI, À PARIS
Il y a plusieurs jours que je ne vous ai écrit : j’ai subi le mistral et j’ai eu de la fièvre, par suite d’un gros rhume qui est cependant à peu près guéri. Me revoilà sur pied.
J’ai été aussi occupée de déménager d’une auberge dans l’autre. Malgré tous ses soins et toutes ses recherches, le bon docteur n’a pu me trouver un coin de campagne pour y passer le mois d’avril.
Je m’ennuie assez de cette ville de marchands et d’épiciers, où la vie de l’intelligence est parfaitement inconnue ; mais j’y suis encore claquemurée pour tout le mois d’avril.
Les jours de mistral, nous nous entourons de paravents (car le vent coulis est ici souverainement installé dans toutes les chambres) et nous travaillons, chacun à sa besogne. Aussitôt que le soleil luit, nous allons à la promenade entre deux murailles et enveloppés d’un