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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Je voudrais trouver je ne sais quel épouvantail pour vous retarder.


CXLVII

À M. SCIPION DU ROURE, AUX BAINS DE LUCQUES


Bourges, 18 juillet 1836.


Madame Sand a dit à M. George tout ce que vous avez de bienveillance et de sympathie pour lui. Madame Sand est une bête que je ne vous engage pas à connaître et qui vous ennuierait mortellement ; mais George est un excellent garçon, plein de cœur et de reconnaissance pour ceux qui veulent bien l’aimer.

Il sera heureux de serrer la main d’un ami inconnu, et, comme il a assez bonne opinion de lui-même, il est très disposé à trouver parfaits ceux qui l’acceptent tel qu’il est. Il n’a pas eu dans sa vie d’autre bonheur que l’amitié. Tout le reste lui a manqué. Tout ce qui réussit aux autres a mal tourné pour lui. Il s’en console avec les gens qui le comprennent et qui le plaignent sans le sermonner.

Vous lui êtes recommandé par un neveu qu’il aime et qu’il estime, et votre lettre seule eût ouvert son âme à la confiance. Il sera donc heureux de vous recevoir sous son toit quand il aura un toit quelconque.

Pour le moment, il plaide contre des adversaires qui lui disputent avec acharnement la maison de ses