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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

et que je me réjouis bien de savoir fondée sur rien de ma part.

Bonsoir, cher ami. J’ai bien de la peine à tenir ma plume. Le malheureux Piffoël est affligé d’un rhumatisme dans le bras droit. N’allez pas prendre ceci pour une nouvelle excuse de ne pas vous écrire. Voilà le dégel ; j’espère bien que, dans huit jours, je serai guérie.

Je ne vous dis rien de la part de Mallefille ; il se tirera des pattes blanches de la princesse comme il l’entendra. Pauvre diable ! je ne voudrais pas être dans sa peau ; j’aimerais mieux être une carpe dans les griffes d’un beau chat.

Les Piffoëls vous embrassent.


CLXXXI

À MADAME D’AGOULT, À GÊNES


Nohant, mars 1838.


Chère Marie,

Pardonnez-moi ma paresse ou, pour mieux dire, mon travail. Il m’a fallu mener de front, pendant deux mois, une espèce de chose inavouable que vous trouverez dans la Revue des deux mondes et que je vous conseille de ne pas lire. Je viens de recevoir la lettre fantastique du maestro, et je relis avec remords et