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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

lettres et je lui enverrai Maurice sans dire qui il est. Nous, nous serons derrière la porte pour jouir de son erreur. Mais j’ai tort de vous dire cela, car je veux vous en faire autant. Ainsi n’attendez pas que je vous prévienne de mon arrivée.

Adieu, ma chère maman ; donnez-moi encore de vos nouvelles. Je vous embrasse de tout mon cœur, Casimir en fait autant ; pour Maurice, quand on veut l’embrasser, il tourne la tête et présente son derrière ; j’espère que vous le corrigerez de cette mauvaise habitude.


V

À LA MÊME


Nohant, 29 juin 1825.


Vous devez me trouver bien paresseuse, ma chère petite maman, et je le suis en effet. Je mène une vie si active, que je ne me sens le courage de rien, le soir en rentrant, et que je m’endors aussitôt que je reste un instant en place.

Ce sont là de bien mauvaises raisons, j’en conviens ; mais, du moment que nous sommes tous bien portants, quelles nouvelles à vous donner de notre tranquille pays, où nous vivons en gens plus tranquilles encore ; voyant peu de personnes et nous occupant de soins champêtres, dont la description ne vous amu-