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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

de vous dire adieu. Mais, auparavant, nous nous réunissons en corps pour vous prier de venir vous reposer ici de tous vos ennuis et boire sur eux le fleuve d’oubli, composé de vin de Champagne dont Casimir a découvert une nouvelle source dans sa cave.

Je crois que je serai obligée d’aller passer une huitaine à Paris pour consulter sur ma santé. Vous seriez bien aimable de me ramener ici et d’y passer une partie de l’hiver. Vous êtes bien sûr que j’emmènerai Pauline.

Adieu, mon cher Latreille ; je vous embrasse de tout mon cœur et compte que vous accueillerez ma proposition favorablement.

AURORE.


XVIII

À M. CARON, À PARIS


Nohant, 1er  avril 1828.


Mon cher Caron,

Il y a bien longtemps que je veux vous écrire ; mais mon Maurice a été si malade pendant tout l’hiver, et moi, j’ai été si tourmentée de ses maux et des miens, que je n’ai donné signe de vie à personne ; ce dont je reçois de vifs reproches de tous côtés.

Quoique vous y mettiez plus d’indulgence que les autres, en ne me grondant pas, je ne veux pas abuser plus longtemps de votre longanimité, et je viens enfin