Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
41
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

serait heureuse sans le fardeau qu’elle supporte avec tant de patience et de douceur. Elle en est sur les dents. C’est un enfant acariâtre qu’il faut endurer tout le jour et veiller la nuit ; elle se sacrifie à l’intérêt de ce malheureux enfant, qui ne peut pas lui en savoir gré, avec une résignation et une tendresse dont le cœur d’une mère est seul capable.

Nous avons beaucoup couru au Mont-Dore, aux environs, à Clermont, à Pontgibaud, où sont les mines de plomb, à Aubusson, où sont les belles manufactures de tapis. Enfin ce que nous avons fait en peu de temps est remarquable. J’ai pris la douche, j’ai été au bal, j’ai galopé à cheval, j’ai versé en voiture, et je pourrais faire une très longue relation de ce court voyage ; mais je vous en épargne l’ennui.

Je me borne à vous dire, ma chère maman, que tout le monde se porte à merveille, gendre, fille et petit-fils. J’ai un appétit effrayant et j’ai pris l’habitude de dormir, que je trouve très agréable.


XVII

À M. CARON, À PARIS


Nohant, 22 novembre 1827.


Il y a bien longtemps, mon bon ami, que je veux vous écrire, et ma mauvaise santé, de jour en jour plus détraquée, m’empêche de faire rien qui vaille,