Je serais bien fâchée de changer votre caractère, et je vous avertis qu’il serait bien mal aisé de changer le mien.
CXXIV
À M. ALEXIS DUTEIL, À LA CHÂTRE
Je vois que, après tout, Casimir est fort triste, qu’il regrette beaucoup son petit royaume et que l’idée de voir apporter par moi le moindre changement à son ordre de choses lui est amère et mortifiante, bien qu’il n’en dise rien.
Je vois aussi que cette séparation d’argent et de domicile ne s’effectuera pas sans humeur et sans chagrin de sa part, et qu’il croit faire là une action vraiment romaine. Je ne suis pas disposée à prendre au sérieux une pareille affaire. Ma profession est la liberté, et mon goût est de ne recevoir grâce ni faveur de personne, même lorsqu’on me fait la charité avec mon argent. Je ne serais pas fort aise que mon mari (qui subit, à ce qu’il paraît, des influences contre moi) prît fantaisie de se faire passer pour une victime, sur-