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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

retrouvent et que les jours heureux ne pleuvent pas pour nous.

Adieu, mon ami. J’ai trois cent cinquante lieues dans les jambes, car j’ai traversé la Suisse à pied ; plus, un coup de soleil sur le nez, ce qui fait que je suis charmante. Il est bien heureux pour toi que nous soyons amis ; car je défie bien tout animal appartenant à notre espèce de ne point reculer d’horreur en me voyant. Ça m’est bien égal, j’ai le cœur rempli de joie.


CXVIII

À M. JULES BOUCOIRAN, À PARIS


Nohant, 31 août 1834.


Mon cher enfant,

Je suis arrivée très lasse et assez malade ; je vais mieux. Maurice va bien. Tous mes amis, Gustave Papet, Alphonse Fleury, Charles Duvernet et Duteil sont venus, le lendemain, dîner avec mesdames Decerf et Jules Néraud[1].

J’ai éprouvé un grand plaisir à me retrouver là. C’était un adieu que je venais dire à mon pays, à tous les souvenirs de ma jeunesse et de mon enfance ; car vous avez dû le comprendre et le deviner : la vie m’est

  1. Le Malgache.