Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/230

Cette page a été validée par deux contributeurs.
227
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

taris, les bestiaux meurent de soif, les fleurs et les arbres sont grillés, nos pauvres enfants n’ont plus la force de courir et de jouer. La nuit, les rudes orages ne rafraîchissent pas le temps. Cette nuit, le tonnerre a brûlé quinze maisons et plusieurs granges à deux lieues d’ici.

Je ne puis mieux faire que de m’enfermer dans mon cabinet et de travailler à Valentine. Solange se roule sur le parquet et Maurice fait du latin comme un pauvre diable.

Mon mari est aux assises à Châteauroux. Il y a beaucoup d’affaires à juger ; il restera là une quinzaine de jours ; ce qui ne l’amuse guère. Heureusement le choléra n’y est plus. Madame Hippolyte est toujours la même, pas forte, mais allant son petit train de vie. Polyte chante, rit, fume et boit tout le jour. C’est toujours Roger Bontemps.

Adieu, chère petite mère ; vous êtes bien bonne d’avoir été à la diligence. Je suis bien fâchée de n’avoir pu vous attendre.

Je vous embrasse de tout mon cœur.

Avez-vous des nouvelles de Caroline ?