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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

une petite révolution, toute petite à la vérité, une révolution de poche, une miniature de révolution, mais fort gentille dans ce qu’elle est. Je dis peut-être, parce que, pendant qu’on se battait à coups de missel, dans les rues de Paris, il est possible que, occupé à chanter, à boire, à rire, à dormir, vous n’ayez pas lu une colonne de journal et que vous sachiez tout au plus que la France a encore manqué de périr ; ce qui fût infailliblement arrivé, sans la conduite impartiale et l’attitude ferme que j’ai montrées en cette circonstance difficile.

J’ai fait l’impossible auprès de M. Duris-Dufresne ; j’ai fait tout ce qu’il fallait pour me faire mettre à la porte par tout autre que lui, l’obligeance et la douceur même. M. Duris-Dufresne s’est remué tant qu’il a pu pour M. M*** et pour une autre personne encore que je lui recommandais et qui m’intéressait non moins vivement. Tout ce qu’il a obtenu, ce sont des promesses, ce qu’on appelle des espérances, mot qui m’a bien l’air d’être fait pour les dupes. Je n’ai pas besoin de vous dire que je n’ai pas négligé une occasion de réchauffer son zèle. Mais je veux vous dire que vous vous tromperiez et seriez fort injuste de croire que M. Duris-Dufresne y eût mis de la mauvaise grâce !

Il faut bien voir où il en est. En examinant la marche des choses, vous vous expliquerez la facilité avec laquelle il a fait obtenir des places à ses amis et la difficulté qu’il rencontre aujourd’hui pour solliciter de