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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

elle rend malade. Reposez-vous donc auprès de vos enfants, mais n’oubliez pas les absents et parlez-moi un peu plus souvent de vous et d’eux.

Oscar est-il au collège ? La santé de Caroline se raffermit-elle ? Votre présence, qu’elle désirait vivement, a dû être pour elle le meilleur des remèdes, et puis ce beau temps est excellent pour les poitrines délicates. Soignez-la bien, elle vous le rendra ; mais faites en sorte de n’en avoir pas besoin.

J’ai été assez malade depuis ma dernière lettre. Je cours du matin au soir pour me dédommager de l’ennui de souffrir.

Ma belle-sœur[1] ne court guère, on peut même dire pas du tout. Elle est douce et bonne, point exigeante ; elle se lève tard, et nous ne nous voyons qu’au moment du dîner. C’est toujours avec plaisir et bonne intelligence. Nous passons la soirée ensemble, soirée qui n’est pas longue ; car elle se retire à neuf heures, et, moi, je vais écrire ou dessiner dans mon cabinet, tandis que mes deux marmots ronflent à qui mieux mieux. Solange est superbe de graisse et de fraîcheur. Je doute qu’elle soit jolie : elle a la bouche grande et le front saillant ; mais elle a de jolis yeux, un petit nez et la peau comme du satin. Je crois que ce sera une bonne gaillarde berrichonne.

Maurice travaille bien. Il écrit l’orthographe passablement et son caractère gagne beaucoup. Léontine

  1. Madame Hippolyte Chatiron.