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le pavillon des thermes lui avait coûté plus d’argent à restaurer qu’elle ne l’avait prévu et que son mari était fort embarrassé pour payer une somme, petite en réalité, mais considérable pour lui, qu’il avait dû emprunter.

Elle ajoutait que si Diane avait toujours une passion d’artiste pour les ruines de Pictordu, elle était résignée à s’en défaire et qu’elle les lui céderait avec toute la partie rocheuse du vieux parc, pour un prix très-modéré.

— Ma chère vicomtesse, lui répondit Diane, si, quelque jour, je suis en situation de me passer cette fantaisie, j’attendrai, que vous soyez sérieusement dégoûtée du château de vos ancêtres, — mais sachez que vous n’êtes nullement forcée de faire ce sacrifice. Je n’ai point oublié vos monnaies anciennes. Il m’a fallu du temps pour les faire estimer et connaître, j’en suis venue à mes fins et j’ai le plaisir de vous annoncer qu’il y en a trois ou quatre d’une réelle valeur, surtout celle que j’ai trouvée moi-même. J’allais vous écrire pour vous communiquer les diverses propositions que le docteur a reçues des musées et des amateurs. Puisque vous voici, je veux que vous consultiez vous-même le docteur Féron ; mais sachez qu’en acceptant dès aujourd’hui les offres telles qu’elles sont, vous pouvez réaliser une somme double de celle qui vous est nécessaire.

Blanche émerveillée se jeta au cou de Diane et l’appela son ange tutélaire. Elle s’entendit avec le bon docteur qui avait fait les choses pour le mieux et qui fit rentrer assez vite le produit de cette petite