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s’arrêter court, comme pour réfléchir après avoir cédé à leur peur. Si, en se promenant par les chaudes journées, il se sentait le besoin de faire une sieste, il grimpait dans le premier arbre venu, et, choisissant son gîte, il entendait les ramiers le bercer de leurs grasseyements monotones et caressants ; mais il était délicat pour son coucher et ne dormait tout à fait bien que dans son chêne.

Il fallut pourtant quitter cette chère forêt quand la coupe fut terminée et enlevée. Emmi suivit le père Vincent, qui s’en allait à cinq lieues de là, du côté d’Oursines, pour entreprendre une autre coupe dans une autre propriété.

Depuis le jour de la foire, Emmi n’était pas retourné dans ce vilain endroit et n’avait pas aperçu la Catiche. Était-elle morte, était-elle en prison ? Personne n’en savait rien. Beaucoup de mendiants disparaissaient comme cela sans qu’on puisse dire ce qu’ils sont devenus. Personne ne les cherche ni ne les regrette.

Emmi était très-bon. Il n’avait pas oublié le temps de solitude absolue où, la croyant idiote