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— Où ?

— Dans ma maison ; si tu veux être mon fils, je te rendrai riche et heureux.

Emmi s’étonna beaucoup d’entendre parler distinctement et raisonnablement la vieille Catiche. La curiosité lui donnait quelque envie de la croire, mais un coup de vent agita les branches au-dessus de sa tête, et il entendit la voix du chêne lui dire :

— N’y va pas !

— Bonsoir et bon voyage, dit-il à la vieille ; mon arbre ne veut pas que je le quitte.

— Ton arbre est un sot, reprit-elle, ou plutôt c’est toi qui es une bête de croire à la parole des arbres.

— Vous croyez que les arbres ne parlent pas ? Vous vous trompez bien !

— Tous les arbres parlent quand le vent se met après eux, mais ils ne savent pas ce qu’ils disent ; c’est comme s’ils ne disaient rien.

Emmi fut fâché de cette explication positive d’un fait merveilleux. Il répondit à Catiche :

— C’est vous qui radotez, la vieille. Si tous les