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— Les machines feront leur temps comme nous ferons le nôtre, repartit sir William, l’animalité fera le sien et progressera en même temps que nous. Qui vous dit qu’une race d’aigles aussi puissants que les ballons et aussi dociles que les chevaux ne surgira pas pour s’associer aux voyages aériens de l’homme futur ? Est-ce une simple fantaisie poétique que ces dieux de l’antiquité portés ou traînés par des lions, des dauphins ou des colombes ? N’est-ce pas plutôt une sorte de vue prophétique de la domestication de toutes les créatures associées à l’homme divinisé de l’avenir ? Oui, l’homme doit dès ce monde devenir ange, si par ange vous entendez le type d’intelligence et de grandeur morale supérieur au nôtre. Il ne faut pas un miracle païen, il ne faut qu’un miracle naturel, comme ceux qui se sont déjà tant de fois accomplis sur la terre, pour que l’homme voie changer ses besoins et ses organes en vue d’un milieu nouveau. J’ai vu des races entières s’abstenir de manger la chair des animaux, un grand progrès de la race entière sera de devenir frugivore, et les carnassiers disparaîtront.