Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/148

Cette page n’a pas encore été corrigée

ordre d’idées pour vous dire qu’esprit et matière progressent de compagnie. Ce qu’il y a de certain pour moi, c’est que tout être aspire à se perfectionner et que, de tous les êtres, l’homme est le plus jaloux de s’élever au-dessus de lui-même. Il y est merveilleusement aidé par l’étendue de son intelligence et par l’ardeur de son sentiment. Il sent qu’il est un produit encore très incomplet de la nature et qu’une race plus parfaite doit lui succéder par voie ininterrompue de son propre développement.

— Je ne comprends pas bien, reprit la petite fille ; deviendrons-nous des anges avec des ailes et des robes d’or ?

— Parfaitement, répondit sir William. Les robes d’or sont des emblèmes de richesse et de pureté ; nous deviendrons tous riches et purs ; les ailes, nous saurons les trouver : la science nous les donnera pour traverser les airs, comme elle nous a donné les nageoires pour traverser les mers.

— Oh ! nous voilà retombés dans les machines que vous maudissiez tout à l’heure.