payer les dépenses qu’il aura faites pour elle. Puisqu’il veut absolument se charger de lui trouver une bonne nourrice, remettez-lui pour moi cette bourse, que je le prie de partager entre cette nourrice et le petit musicien qui m’a si bien soignée hier, s’il est encore chez lui. » Quant à moi, elle m’a bien payée, monsieur le révérend, et je ne demande rien, je suis fort contente.
— Ah ! vous êtes contente ! s’écria le chanoine d’un ton tragi-comique. Eh bien, j’en suis fort aise ! Mais veuillez remporter cette bourse et ce marmot. Dépensez l’argent, élevez l’enfant, ceci ne me regarde en aucune façon.
— Élever l’enfant, moi ? Oh ! que nenni, monsieur le révérend ! je suis trop vieille pour me charger d’un nouveau-né. Cela crie toute la nuit, et mon pauvre homme, bien qu’il soit sourd, ne s’arrangerait pas d’une pareille société.
— Et moi donc ! il faut que je m’en arrange ? Grand merci ! Ah ! vous comptiez là-dessus ?
— Puisque Votre Révérence l’a demandé à sa mère !
— Moi ! je l’ai demandé ? où diantre avez-vous pris cela ?
— Mais puisque Votre Révérence a écrit ce matin…
— Moi, j’ai écrit ? où est ma lettre, s’il vous plaît ! qu’on me présente ma lettre !
— Ah ! dame, je ne l’ai pas vue, votre lettre, et d’ailleurs personne ne sait lire chez nous ; mais M. André est venu saluer l’accouchée de la part de Votre Révérence, et elle nous a dit qu’il lui avait remis une lettre. Nous l’avons cru, nous, bonnes gens ! qui est-ce qui ne l’eût pas cru ?
— C’est un mensonge abominable ! c’est un tour de bohémienne ! s’écria le chanoine, et vous êtes les compères de cette sorcière-là. Allons, allons, emportez-moi