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consuelo.

Aller chercher vos fusils, messieurs, et soyez prêts à assommer cette prétendue dame en mal d’enfant qui porte des moustaches et des pantalons. Ah bien, oui ! une femme en couche ! Quand cela serait, prend-elle notre maison pour un hôpital ? Nous n’avons pas de sage-femme ici, je n’entends rien à un pareil office, et monsieur le chanoine n’aime pas les vagissements. Comment une dame se serait-elle mise en route étant sur son terme ? Et si elle l’a fait, à qui la faute ? pouvons-nous l’empêcher de souffrir ? qu’elle accouche dans sa voiture, elle y sera tout aussi bien que chez nous, où nous n’avons rien de disposé pour une pareille aubaine. »

Ce discours, commencé pour Consuelo, et grommelé tout le long de l’allée, fut achevé à la grille pour la femme de chambre de Corilla. Tandis que les voyageuses, après avoir parlementé en vain, échangeaient des reproches, des invectives, et même des injures avec l’intraitable gouvernante, Consuelo, espérant dans la bonté et dans le dilettantisme du chanoine, avait pénétré dans la maison. Elle chercha en vain la chambre du maître ; elle ne fit que s’égarer dans cette vaste habitation dont elle ne connaissait pas les détours. Enfin elle rencontra Haydn qui la cherchait, et qui lui dit avoir vu le chanoine entrer dans son orangerie. Ils s’y rendirent ensemble, et virent le digne personnage venir à leur rencontre, sous un berceau de jasmin, avec un visage frais et riant comme la belle matinée d’automne qu’il faisait ce jour-là. En regardant cet homme affable marcher dans sa bonne douillette ouatée, sur des sentiers où son pied délicat ne risquait pas de trouver un caillou dans le sable fin et fraîchement passé au râteau, Consuelo ne douta pas qu’un être si heureux, si serein dans sa conscience et si satisfait dans tous ses vœux, ne fût charmé de faire une bonne action. Elle commençait à lui exposer la requête de la