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de l’allée et tomber sur l’herbe, soit qu’elle eût fait un faux pas dans son trouble, soit qu’elle n’eût plus la force de se soutenir. Emportée par son bon cœur, et trouvant la leçon plus cruelle qu’elle n’eût eu la force de la donner, elle laissa le chanoine aux soins de Joseph, et courut rejoindre sa rivale qui était en proie à une violente attaque de nerfs. Ne pouvant la calmer et n’osant la ramener au prieuré, elle l’empêcha de se rouler par terre et de se déchirer les mains sur le sable. Corilla fut comme folle pendant quelques instants ; mais quand elle eut reconnu la personne qui la secourait, et qui s’efforçait de la consoler, elle se calma et devint d’une pâleur bleuâtre. Ses lèvres contractées gardèrent un morne silence, et ses yeux éteints fixés sur la terre ne se relevèrent pas. Elle se laissa pourtant reconduire jusqu’à sa voiture qui l’attendait à la grille, et y monta soutenue par sa rivale, sans lui dire un seul mot.

« Vous êtes bien mal ? lui dit Consuelo, effrayée de l’altération de ses traits. Laissez-moi vous accompagner un bout de chemin, je reviendrai à pied. »

La Corilla, pour toute réponse, la repoussa brusquement, puis la regarda un instant avec une expression impénétrable. Et tout à coup, éclatant en sanglots, elle cacha son visage dans une de ses mains, en faisant, de l’autre, signe à son cocher de partir et en baissant le store de la voiture entre elle et sa généreuse ennemie.

Le lendemain, à l’heure de la dernière répétition de l’Antigono, Consuelo était à son poste et attendait la Corilla pour commencer. Cette dernière envoya son domestique dire qu’elle arriverait dans une demi-heure. Caffariello la donna à tous les diables, prétendit qu’il n’était point aux ordres d’une pareille péronnelle, qu’il ne l’attendrait pas, et fit mine de s’en aller. Madame Tesi, pâle et souffrante, avait voulu assister à la répé-