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moyens de nouer connaissance avec le Porpora, afin qu’on pût se voir en famille, honnêtement et sans cachotteries. Dès le lendemain, le chanoine se fit présenter comme un protecteur de Joseph Haydn, grand admirateur du maestro, et sous le prétexte de venir le remercier des leçons qu’il voulait bien donner à son jeune ami, Consuelo eut l’air de le saluer pour la première fois, et, le soir, le maestro et ses deux élèves dînèrent amicalement chez le chanoine. À moins d’afficher un stoïcisme dont les musiciens de ce temps-là, même les plus grands, ne se piquaient guère, il eût été difficile au Porpora de ne pas se prendre subitement d’affection pour ce brave chanoine qui avait une si bonne table et qui appréciait si bien ses ouvrages. On fit de la musique après dîner, et l’on se vit ensuite presque tous les jours.

Ce fut encore là un adoucissement à l’inquiétude que le silence d’Albert commençait à donner à Consuelo. Le chanoine était d’un esprit enjoué, chaste en même temps que libre, exquis à beaucoup d’égards, juste et éclairé sur beaucoup d’autres points. En somme, c’était un ami excellent et un homme parfaitement aimable. Sa société animait et fortifiait le maestro ; l’humeur de celui-ci en devenait plus douce, et, partant, l’intérieur de Consuelo plus agréable.

Un jour qu’il n’y avait pas de répétition (on était à l’avant-veille de la représentation d’Antigono), le Porpora étant allé à la campagne avec un confrère, le chanoine proposa à ses jeunes amis d’aller faire une descente au prieuré pour surprendre ceux de ses gens qu’il y avait laissés, et voir par lui-même, en tombant sur eux comme une bombe, si la jardinière soignait bien Angèle, et si le jardinier ne négligeait pas le volkameria. La partie fut acceptée. La voiture du chanoine fut bourrée de pâtés et de bouteilles (car on ne pouvait pas faire un