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consuelo.

veux voir si tu as compris la leçon que tu as reçue hier ».

Alors le malicieux maestro commença à enseigner les éléments de la musique à Joseph, de la manière diffuse, pédantesque et embrouillée qu’il attribuait ironiquement aux maîtres allemands.

Si Joseph, qui en savait trop pour ne pas comprendre ces éléments, en dépit du soin qu’il prenait pour les lui rendre obscurs, eût laissé voir son intelligence, il était perdu. Mais il était assez fin pour ne pas tomber dans le piège, et il montra résolument une stupidité qui, après une longue épreuve tentée avec obstination par le maître, rassura complètement ce dernier.

« Je vois bien que tu es fort borné, lui dit-il en se levant et en continuant une feinte dont les deux autres n’étaient pas dupes. Retourne à ton balai, et tâche de ne plus chanter, si tu veux rester à mon service. »

Mais, au bout de deux heures, n’y pouvant plus tenir, et se sentant aiguillonné par l’amour d’un métier qu’il négligeait après l’avoir exercé sans rivaux pendant si longtemps, le Porpora redevint professeur de chant, et rappela Joseph pour le remettre sur la sellette. Il lui expliqua les mêmes principes, mais cette fois avec cette clarté, cette logique puissante et profonde qui motive et classe toutes choses, en un mot, avec cette incroyable simplicité de moyens dont les hommes de génie s’avisent seuls.

Cette fois, Haydn comprit qu’il pouvait avoir l’air de comprendre ; et Porpora fut enchanté de son triomphe. Quoique le maître lui enseignât des choses qu’il avait longtemps étudiées et qu’il savait aussi bien que possible, cette leçon eut pour lui un puissant intérêt et une utilité bien certaine : il y apprit à enseigner ; et comme aux heures où le Porpora ne l’employait pas, il allait