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consuelo.

zèle n’eût diverti le maître, il eût fort risqué d’être payé à coups de canne.

« Voilà un drôle de corps, qui veut me servir malgré moi, dit le Porpora en le regardant faire. Je te dis, idiot, que je n’ai pas le moyen de payer un domestique. Continueras-tu à faire l’empressé ?

— Qu’à cela ne tienne, monsieur ! Pourvu que vous me donniez vos vieux habits, et un morceau de pain tous les jours, je m’en contenterai. Je suis si misérable, que je me trouverai fort heureux de ne pas mendier mon pain.

— Mais pourquoi n’entres-tu pas dans une maison riche ?

— Impossible, monsieur ; on me trouve trop petit et trop laid. D’ailleurs, je n’entends rien à la musique, et vous savez que tous les grands seigneurs d’aujourd’hui veulent que leurs laquais sachent faire une petite partie de viole ou de flûte pour la musique de chambre. Moi, je n’ai jamais pu me fourrer une note de musique dans la tête.

— Ah ! ah ! tu n’entends rien à la musique. Eh bien, tu es l’homme qu’il me faut. Si tu te contentes de la nourriture et des vieux habits, je te prends ; car, aussi bien, voilà ma fille qui aura besoin d’un garçon diligent pour faire ses commissions. Voyons ! que sais-tu faire ? Brosser les habits, cirer les souliers, balayer, ouvrir et fermer la porte ?

— Oui, monsieur, je sais faire tout cela.

— Eh bien, commence. Prépare-moi l’habit que tu vois étendu sur mon lit, car je vais dans une heure chez l’ambassadeur. Tu m’accompagneras, Consuelo. Je veux te présenter à monsignor Corner, que tu connais déjà, et qui vient d’arriver des eaux avec la signora. Il y a là-bas une petite chambre que je te cède ; va faire un