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« Une explication violente eut lieu entre nous. — Ce n’est pas, lui dis-je, d’avoir joué avec ma santé, peut-être avec ma raison et ma vie, que je vous fais le plus grand crime. Vous avez cru que vos bienfaits vous donnaient des droits sur moi comme sur une chose. Vous avez pensé qu’une souillure de plus n’était rien pour une créature égarée. Eh bien ! tout cela est odieux et atroce ! Mais la chose dont je m’indigne le plus, c’est que vous m’ayez fait croire à la vertu, à la bonté, au désintéressement ; car me voilà forcée maintenant de ne croire qu’au mensonge et au vice. C’est que vous m’ayez donné une existence que je croyais angélique, et qui, à présent, soulève mon cœur de dégoût et de colère ; c’est que vous m’ayez enseigné la confiance et l’amitié, pour ne me laisser dans l’âme que du mépris et de l’aversion pour vous. »




V


Constance était muette d’indignation. La duchesse souriait moins gaiement que de coutume : mais sa curiosité l’emportant sur sa pitié :

— Je ne comprends guère, dit-elle, la fantaisie de cet horrible vieillard… au lieu de chercher à se faire aimer de vous…

— Il me confessa lui-même la bizarrerie de son système, répondit la Mozzelli, et même il l’avoua sans