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ner qu’il y avait eu quelque chose entre elle et toi. La duchesse m’a tranquillisée un peu en me disant très-sérieusement que je me trompais et qu’il n’y avait rien du tout. Ensuite, j’ai causé avec Constance, et elle m’a dit : S’il y a eu quelque chose, je ne veux pas le savoir. À présent, puisque te voilà… Mais non ! j’aime mieux ne pas savoir non plus ; et je veux te dire une parole sérieuse. Si tu as quelque chose à te reprocher, et que ma nièce vienne, un jour ou l’autre, à te le demander, n’avoue rien, d’ici à longtemps, du moins ! Il ne lui faut pas de chagrin, vois-tu ! Elle n’est pas bien guérie ; elle a, de temps en temps, comme un hoquet nerveux que le médecin n’aime pas.

Constance entra en ce moment. Elle était mise avec goût et recherche.

Mais ce que Raoul remarqua davantage dès le premier coup d’œil, c’est que Constance, qu’il s’attendait à voir pâle, était fraîche et rosée comme autrefois. Elle s’approcha, et il reconnut qu’elle avait du blanc et du rouge. Ce n’était pas encore, à cette époque, la triste mode de se farder à tout âge et à toute heure. Évidemment, Constance s’était arrangée pour la circonstance. Le cœur de Raoul se serra, elle lui cachait son visage sous un masque…

Mais ce masque tomba plus vite que Constance ne l’avait prévu. Elle venait à Raoul, gracieuse et composée, héroïque de mansuétude. Malgré les avertissements de Cécile, la sincérité de Raoul parla plus haut que la prudence. Au lieu de saisir sa fiancée dans ses