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trois jours plus tôt qu’il ne s’était annoncé, et qui, ne la trouvant pas chez elle, avait su où elle était. Mais elle n’eût pas voulu le revoir en présence de la duchesse, et elle se leva pour cacher son émotion. — Voilà une visite qui vous arrive, dit-elle à la Sofia, je vous laisse.

— Non ! répondit la Mozzelli, j’ai défendu ma porte, et je n’attends personne, à moins que… Et, tout aussitôt saisie, à son tour, par la pensée que ce pouvait être celui qu’elle attendait quand même, à toute heure de sa vie, elle courut vers la grille, à travers les buissons de fleurs que sa robe effeuillait en passant.

— Il serait très-plaisant, dit la duchesse à Constance, que ce fût son inconnu !

— Eh bien, si c’est le vôtre, ne vous montrez pas, dit Constance, ayez pitié…

— Le mien, le mien !… répondit la duchesse ; comment l’entendez-vous ? Mais elle ne put tenir son sérieux, et elle ajouta : Le fait est, ma chère, que c’est le même, et que la scène serait une scène de haute comédie, s’il se trouvait en face de la Mozzelli et de moi !

— Écoutez ! s’écria Constance avec un mouvement brusque.

La duchesse écouta.

La Mozzelli avait laissé échapper un cri de joie, et l’inconnu une exclamation de surprise. La duchesse monta sur le banc où elle avait été assise, et, dans la mystérieuse clarté du ciel étoilé, elle vit, par-dessus