Page:Sand - Constance Verrier.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

si fort, je lui demandai conseil. Le conseil qu’il me donna était excellent, mais comment le suivre ? Je ne le pouvais pas par moi-même, je partais pour l’Écosse. Je reste bien peu de jours à Londres, me dit-il, mais il est possible qu’à travers mes propres occupations, je trouve l’occasion de vous servir, et je la saisirai avidement. Si, par hasard, je réussissais, où faudrait-il vous l’annoncer ? Je lui donnai mon adresse en Écosse, et je partis en le remerciant beaucoup, mais ne comptant nullement sur le succès de mon affaire.

« Eh bien, il n’y avait pas huit jours que j’étais dans cette terre de lady ***, non loin d’Édimbourg, lorsque je vis arriver M. Melvil. Il m’apportait les pièces d’un résultat magnifique, et je peux dire que je lui devrai réellement une belle part de mon existence. Voilà, me dit-il avec un peu de malice, de quoi doter votre aimable nièce, et la mettre à même de se marier sans recourir aux calculs où la sympathie n’entre pour rien.

« Vous comprenez bien que j’avais à cœur de réparer la faute de lady *** et de prouver ma reconnaissance à ce digne jeune homme. Je le retins deux jours dans le château de mon amie, et je dois dire que ces deux jours comptent dans mes souvenirs parmi les meilleurs. Je n’ai jamais rencontré d’homme plus distingué, moins roturier de caractère et plus grand seigneur par l’élévation des idées et des sentiments. À cela se joint, chez lui, une philosophie aimable, une admirable tolérance et un bon sens pratique, spirituel au possible.