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pas encore les motifs de votre belle-mère pour vouloir acheter si cher votre renonciation à un nom que vous pouvez si bien porter sans lui faire aucun tort. Il y a là-dessous un mystère que nous pénétrerons avec de l’attention et de la patience. Si nous y découvrons quelque chose de blessant pour vous, je serai le premier à vous conseiller la lutte à outrance. Sinon, le devoir de vos amis est de vous engager à réfléchir mûrement, peut-être à transiger quand le moment sera venu.

Frumence se rendit à l’avis de M. Barthez, ce qui ébranla Jennie et M. Costel. Tous deux promirent d’attendre passivement la lumière que Frumence se chargeait de chercher, et que M. Barthez se flattait de deviner.

— Écoutez, me dit Frumence au moment où l’on se sépara, pendant que je vais tâcher d’éclaircir certains doutes que je désire garder pour moi seul, bien que M. Barthez semble les partager, c’est à vous, mademoiselle Lucienne, d’être aussi habile que M. Mac-Allan, et de lui arracher les aveux nécessaires. Il faut que vous sachiez si votre belle-mère vous hait sans vous connaître, et pourquoi elle vous hait.

— Hélas ! Frumence, répondis-je, je ne me sens pas habile, et je crains à présent que M. Mac-Allan ne le soit beaucoup trop.