Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

droit imaginaire à la fortune considérée comme une aumône.

— Non, monsieur Mac-Allan, je ne suis pas si audacieuse et si fière que cela. De mes amis j’accepterais tout, jusqu’à l’aumône.

— Et de vos ennemis ?

— Rien. Tout dépend donc du sentiment d’intérêt ou d’aversion que j’inspire à mes adversaires.

— Mais il y a deux questions en jeu, le nom et l’argent : auquel tenez-vous ?

— Vous le savez bien, au nom seul.

— Si on vous offrait de vous laisser le nom seul, vous renonceriez à l’héritage matériel ?

— Ceci regarde M. Barthez, et je n’ai pas à répondre à une question que vous ne m’avez pas encore posée devant lui.

— C’est juste ; mais supposons qu’à la suite d’un procès long, pénible et embrouillé, vous soyez, comme j’en ai la certitude, dépouillée de l’un et de l’autre, c’est le nom seul que vous regretteriez ?

— C’est cela, et aussi le milieu où je vis, la maison où j’ai été élevée, les souvenirs de mon enfance, l’empreinte que ma grand’mère a laissée sur les plus insignifiants détails des choses qui m’environnent… Mais que vous importe tout cela ? Ne venez-vous pas de me dire que vous n’en aviez