Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/305

Cette page n’a pas encore été corrigée

Bertrand revint nous dire que M. de Rivonnière était remonté dans sa voiture et avait donné l’ordre de retourner chez lui.

— Dubois l’a-t-il accompagné ici ?

— Non, madame la marquise. Dubois veille M. le marquis toutes les nuits, il dort le jour ; mais M. de Valbonne, qui n’avait pas encore quitté l’hôtel, est monté en voiture avec M. de Rivonnière.

— N’importe, Bertrand, allez savoir ce qui se passe à l’hôtel Rivonnière ; vous viendrez me le dire.

Bertrand obéit en annonçant mon neveu.

— Venez, s’écria Césarine en courant à lui ; donnez-moi conseil, jugez-moi, aidez-moi, j’ai la tête perdue, soyez mon ami et mon guide !

— Je sais tout, répondit Paul. Je viens de voir M. Dietrich. Il ne songe qu’à vous préserver. Vous ne songez pas non plus à autre chose. Le conseil que vous donnerait ma conscience, vous ne le suivriez pas.

— Je le suivrai ! répondit Césarine avec exaltation.

— Eh bien ! demandez votre voiture et courez chez votre mari, car je l’ai vu sortir d’ici d’un air si abattu que je crains tout. Il m’a serré la main en passant, et son regard semblait m’adresser un éternel adieu.

— J’y cours, dit Césarine en tirant la sonnette.

— Mais ce n’est pas tout d’aller lui donner quelques vagues consolations, reprit Paul. Il faut rester près de lui, il faut le veiller dans son délire, il faut le distraire et le rassurer à ses heures de calme. S’il veut quitter Paris, il faut le suivre ; il faut être sa femme, en un mot, dans le sens chrétien et humain le plus logique et le plus dévoué.