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pas épris de mademoiselle Dietrich, et je ne suis pas ambitieux.

» — Cette simple réponse, venant de vous, nous suffit, reprit le vicomte. À présent nous permettez-vous de vous exprimer quelque sollicitude à l’endroit de Marguerite ?

» — À présent que les fautes sont si cruellement expiées, je permets toutes les questions. J’ai toujours eu l’intention d’épouser Marguerite le jour où je l’aurais vengée. Je compte donc l’épouser dès que j’aurai amené mademoiselle de Nermont, qui est ma tante et ma mère adoptive, à consentir à cette union. Elle y est un peu préparée, mais pas assez encore. Dans quelques jours probablement, elle me donnera son autorisation.

» — Le marquis croit savoir qu’elle ne cédera pas facilement, à cause de la famille de Marguerite.

» — Oui, à cause de sa mère, qui était une infâme créature ; mais cette mère est morte, j’en ai reçu ce matin la nouvelle, et le principal motif de répugnance n’existe plus pour ma tante ni pour moi.

» — Alors, reprit le vicomte, faites ce que votre conscience vous dictera. Vous voici en présence d’un homme que vous avez mis entre la mort et la vie, que le chagrin et l’inquiétude rongent encore plus que sa blessure, et qui aurait chance de vivre, s’il était assuré de deux choses qui ne dépendent que de vous : la réparation donnée et le bonheur assuré à la femme qui lui a laissé un profond remords ; la liberté, la raison rendues à l’esprit troublé de la femme qu’il