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Césarine fut blessée de cette résistance puérile et pria le pasteur de réclamer le silence, ce qu’il fit avec onction et mesure. On se tut, et cette fois on entendit le oui de Césarine bien spontané et bien sonore.

Que lui avait donc dit M. de Valbonne ? Ces trois mots : Paul est marié ! Il l’était en effet. Pendant que les nouveaux époux recevaient les compliments de l’assistance, mon neveu s’approcha de moi et me dit :

— Ma bonne tante, tu as encore à me pardonner. J’ai épousé Marguerite hier soir à la municipalité. Je te dirai pourquoi.

Il ne put s’expliquer davantage ; Césarine venait à nous souriante et presque radieuse.

— Encore une poignée de main, dit-elle à Paul. La marquise de Rivonnière vous approuve et vous estime. Voulez-vous être son ami, et permettrez-vous maintenant qu’elle voie votre femme ?

— Avec reconnaissance, répondit Paul en lui baisant la main.

— Eh bien ! me dit-il quand elle se fut tournée vers d’autres interlocuteurs, tu t’étais trompée, ma tante, et j’étais, moi, fort injuste. C’est une personne excellente et une femme de cœur.

— Parle-moi de ton mariage.

— Non, pas ici. J’irai vous voir ce soir.

— À l’hôtel Dietrich ?

— Pourquoi non ? Serez-vous dans votre appartement ?