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bien encore c’est la joie d’avoir un bel ouvrage à entreprendre.

Paul feignit de me croire, mais son attention était éveillée. Il me reconduisit en bas en me disant :

— Mademoiselle Dietrich commence à m’ennuyer, ma tante ! Elle introduit son esprit de folie et d’agitation dans mon intérieur ; elle me force à m’occuper d’elle, à me méfier de tout, à surveiller ma pauvre Marguerite, qui n’était encore jamais sortie sans ma permission, et que je vais être forcé de gronder ce soir.

— Ne la gronde pas, accepte quelques centaines de francs qui te manquent et emmène-la tout de suite à la campagne.

— Bah ! mademoiselle Dietrich, grâce à M. Bertrand, nous aura dépistés dans deux jours ; il faudra que je reste aux environs de Paris ou que je perde de vue mon fils, que ces deux femmes ne savent pas soigner. Je ne vois qu’un remède, c’est de faire savoir très-brutalement à mademoiselle Dietrich que je ne veux pas plus de ses secours à ma famille que je n’ai voulu de la protection de son père pour moi.

Paul était agité en me quittant. Le nom de Césarine l’irritait ; son image l’obsédait ; je le voyais avec effroi arriver à la haine, l’amour est si près ! et je ne pouvais rien pour conjurer le danger.

Paul, se sentant pris de colère, voulut attendre au lendemain pour notifier à Marguerite de ne plus sortir sans sa permission. Il se retira de bonne heure dans son cabinet de travail, mais il ne put travailler, un