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vous serez libre de les rompre sans danger pour l’avenir de votre fils et sans crainte pour vous-même. Peut-être aussi, en vous voyant dans l’aisance, M. Paul Gilbert se décidera-t-il à vous épouser. Acceptez, Marguerite, acceptez la réparation désintéressée que je vous offre. C’est votre droit, c’est votre devoir de mère.

« Si vous voulez de plus amples renseignements, écrivez-moi.

« Marquis de Rivonnière. »

Marguerite froissa d’abord la lettre avec mépris sans la bien comprendre mais madame Féron, qui savait mieux lire et qui était plus pratique, la relut et lui en expliqua tous les termes. Madame Féron était très-honnête, très-dévouée à Paul et à son amie, mais elle voyait de près les déchirements de leur intimité et les difficultés de leur existence. Il lui sembla que le devoir de Marguerite envers son fils était d’accepter des moyens d’existence et des gages de liberté. Marguerite, qui voulait être épousée pour garder la dignité de son rôle de mère, tomba dans cette monstrueuse inconséquence de vouloir accepter, pour l’enfant de Paul, le prix de sa première chute. Elle envoya sur l’heure madame Féron chez le marquis. Il s’expliqua en rédigeant une donation dont le chiffre dépassait les espérances des deux femmes. Marguerite n’avait plus qu’à la signer. Il lui donnait quittance d’une petite ferme en Normandie, qu’elle était