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— Et même il le doit, répliqua vivement Césarine ; mais lui donner son nom, comme cela, sous les yeux du marquis, tu n’y songea pas, Pauline ! Je voudrais voir la figure que tu ferais, s’il arrivait que madame Paul Gilbert, au bras de son mari, s’écriât encore en rencontrant M. de Rivonnière :

— Voilà Jules !

— Certes elle ne le fera plus, dit le marquis. Pourquoi M. Paul Gilbert serait-il informé ?

— Il le sera ! répondit Césarine.

— Par toi ? m’écriai-je.

— Oui, par elle, reprit le marquis avec douleur ; vous savez bien qu’elle veut empêcher ce mariage !

— Vous rêvez tous deux, dit Césarine, qui n’avait jamais avoué au marquis que Paul fût l’objet de sa préférence, et qui détournait ses soupçons quand elle voyait reparaître sa jalousie ; que m’importe à moi ?… Si j’avais l’inclination que vous me supposez, comment supporterais-je la présence de cette Marguerite autour de moi ? C’est moi qui l’ai mandée aujourd’hui. Je la fais travailler, je m’occupe d’elle je m’intéresse à son enfant, qui est malade par parenthèse. J’irai peut-être le voir demain. Vous trouvez cela surprenant et merveilleux, vous autres ? Pourquoi ? Je peux juger cette pauvre fille très-digne d’être aimée par un galant homme, mais je ne suis pas forcée de voir en elle la nièce bien convenable de mademoiselle de Nermont. Je dis même que c’est un devoir pour Pauline de ne pas laisser ignorer à