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— Vous ne vous appelez pas Jules ? reprit-elle toute confuse.

— Non, dit Césarine, vous êtes trompée par quelque ressemblance, il s’appelle Jacques de Rivonnière. Venez, mon enfant. Marquis, je reviens.

Elle l’emmena.

— C’est là votre pauvre abandonnée ! dis-je à M. de Rivonnière, convenez-en.

— Oui, c’est-elle. Vous la connaissez ?

— Sans doute, c’est la maîtresse de mon neveu. Comment ne le saviez-vous pas, vous qui avez tant rôdé autour de son domicile ?

— Je le savais depuis peu ; mais comment pouvais-je m’attendre à la rencontrer ici ? Au nom du ciel, ne dites pas à Césarine que je suis ce Jules…

— Si vous espérez la tromper…

Césarine rentrait. Son premier mot fut :

— Ah ça ! dites-moi donc, marquis, pourquoi elle vous appelle Jules ? Elle n’a donc jamais su qui vous étiez ? Elle jure que c’était un étudiant, qu’il se nommait Morin, et qu’à présent, malgré votre grand air et votre belle tenue, vous êtes un faux marquis. Il y a là-dessous un roman qui va nous divertir. Voyons, contez-nous ça bien vite avant déjeuner.

— Vous voulez vous moquer de moi ?

— Non, car je crains d’avoir à vous trouver très-coupable et à vous blâmer.

— Alors permettez-moi de me taire.

— Non, lui dis-je, il faut vous confesser tout à fait. Mon neveu songe à l’épouser, cette Marguerite. Je