— Non ! Césarine le sait-elle ?
— Je ne crois pas.
— Vous eussiez dû l’en avertir.
— Je n’étais pas assez sûr, et puis mademoiselle Césarine, un jour que je lui remettais une lettre de M. le marquis, m’avait dit :
« — Ne me remettez plus rien de lui ; que je n’entende donc plus jamais parler de lui ! » Mais aujourd’hui j’ai si bien reconnu M. de Rivonnière en costume d’ouvrier dans la rue d’Assas, que je me suis promis d’en avertir mademoiselle de Nermont.
— Savez-vous chez qui allait Césarine dans la rue d’Assas ?
— Oui, mademoiselle, c’est moi qui ai été chargé par elle de suivre la personne qui y va tous les soirs en sortant de la librairie de M. Latour.
— Avez-vous bien raison, Bertrand, d’épier vous-même ?…
— Je crois toujours avoir raison quand j’exécute les ordres de mademoiselle Césarine.
— Même en cachette de son père et de moi ?
— M. Dietrich n’a pas de volonté avec elle, et vous, mademoiselle, vous arrivez toujours à vouloir ce qu’elle veut.
— C’est vrai, parce qu’elle veut toujours le bien, et cette fois comme les autres il y avait une bonne action au bout de sa curiosité.
— Je le pense bien. D’ailleurs, comme je suis toujours et partout à deux pas de mademoiselle avec