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Vous le perdriez en vous séparant de M. Gilbert ?

« — C’est cela qui me retiendrait auprès de lui, si je m’y trouvais malheureuse, mais s’il était malheureux lui, mon pauvre Paul, je lui laisserais son Pierre,… et je n’irais pas vous trouver, ma petite dame, je n’aurais plus besoin de rien. Je m’en irais mourir de chagrin dans un coin… »

Voilà sur quelles conclusions nous nous sommes séparées.

— Fort bien, et après cela tu as été réfléchir au bois de Boulogne ; peut-on savoir ta conclusion, à toi ?

— La voici : Paul me convient tout à fait, je l’aime, et c’est le mari qu’il me faut.

— Sauf à faire mourir de chagrin la pauvre Marguerite ? Cela ne compte pas ?

— Cela compterait, mais cela n’arrivera pas. Je serai très-bonne pour elle, je lui ferai comprendre ce qu’elle est, ce qu’elle vaut, ce qu’elle pèse, ce qu’elle doit accepter pour conserver l’estime de Paul et mes bienfaits, que je ne compte pas lui épargner.

— Et l’enfant ?

— Son père, marié avec moi, aura le moyen de l’élever, et je lui serai très-maternelle ; je n’ai pas de raisons pour le haïr, cet innocent ! Marguerite pourra le voir ; on les enverra à la campagne, ils n’auront jamais été si heureux.

— Avec quelle merveilleuse facilité tu arranges tout cela !