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» — Oh ça, c’est sûr ! il est si bon ! Vous connaissez donc sa tante et pas lui ?

» — Je l’ai vu une ou deux fois, pas davantage.

» — C’est peut-être vous qui êtes… Eh non ! que je suis bête ! mademoiselle Dietrich ne sortirait pas comme ça toute seule.

» — Vous avez entendu parler de mademoiselle Dietrich ?

» — Oui, c’est la tante à Paul qui est sa… comment dirai-je ? sa première bonne, c’est elle qui l’a élevée. »

Je t’en demande bien pardon, ma Pauline, mais voilà les notions éclairées et délicates de mademoiselle Marguerite sur ton compte. Je suis forcée par mon impitoyable mémoire de te redire mot pour mot ses aimables discours.

— C’est, repris-je, mademoiselle de Nermont qui vous a parlé de mademoiselle Dietrich ?

» — Non, c’est Paul, un jour qu’il avait été au bal la veille chez son papa. Il paraît que c’est des gens très-riches, et que la demoiselle avait des perles et des diamants peut-être pour des millions.

» — Ce qui était bien ridicule, n’est-ce pas ?

» — Vous dites comme Paul : mais moi, je ne dis pas ça. Chacun se pare de ce qu’il a. Moi, je n’ai rien, je me pare de mon enfant, et, quand on me le ramène du Luxembourg ou du square, en me disant que tout le monde l’a trouvé beau, dame ! je suis fière et je me pavane comme si j’avais tous les diamants d’une reine sur le corps. » Cette gentille naïveté me réconcilia bien vite avec Marguerite.