je veux vous sauver ; mais je ne suis pas riche et ne peux vous offrir qu’une condition très-humble. Je connais une très-honnête ouvrière, douce et désintéressée, d’un certain âge ; je vous placerai chez elle, et, pour une modeste pension que je lui servirai, elle vous logera et vous nourrira jusqu’à ce que vous puissiez subsister de votre travail. Voulez-vous accepter ?
Elle refusa. Je crus qu’elle s’était décidée à céder aux infâmes exigences de sa mère ; mais je me trompais. Elle croyait que je voulais faire d’elle ma maîtresse.
» — Si j’allais avec vous, me dit-elle, vous ne m’épouseriez pas !
» — Non certainement, répondis-je. Je ne compte pas me marier.
» — Jamais ?
» — Pas avant dix ou douze ans. Je n’aurais pas le moyen d’élever une famille.
» — Mais si vous trouviez une femme riche ?
» — Je ne la trouverai pas.
» — Qui sait ?
» — Si je la trouvais, il faudrait qu’elle attendit pour m’épouser que je fusse riche moi-même. Je ne veux rien devoir à personne.
» — Et qu’est-ce que je serais pour vous, si vous m’emmeniez ?
» — Rien.
» — Vraiment, rien ? Vous n’exigeriez pas de reconnaissance ?