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l’amour par exemple, pût éveiller des instincts qui dorment dans mon cœur !

— Non, ils se fussent révélés plus tôt. Tu n’as pas l’âme maternelle, tu n’as jamais aimé ni tes oiseaux, ni tes poupées.

— Je ne suis pas assez femme selon toi !

— Ni assez homme non plus.

— Eh bien ! dit-elle en se levant avec humeur, je tâcherai d’être homme tout à fait. Je vais mener la vie de garçon, chasser, crever des chevaux, m’intéresser aux écuries et à la politique, traiter les hommes comme des camarades, les femmes comme des enfants, ne pas me soucier de relever la gloire de mon sexe, rire de tout, me faire remarquer, ne m’intéresser à rien et à personne. Voilà les hommes de mon temps ; je veux savoir si leur stupidité les rend heureux !

Elle sonna, demanda son cheval, et, malgré mes représentations, s’en alla parader au bois, sous les yeux de tout Paris, escortée d’un domestique trop dévoué, le fameux Bertrand, et d’un groom pur sang. C’était la première fois qu’elle sortait ainsi sans son père ou sans moi. Il est vrai de dire que, ne montant pas à cheval, je ne pouvais l’accompagner qu’en voiture, et que, M. Dietrich ayant rarement le temps d’être son cavalier, elle ne pouvait guère se livrer à son amusement favori. Elle nous avait annoncé plus d’une fois qu’aussitôt sa majorité elle prétendait jouir de sa liberté comme une jeune fille anglaise ou américaine. Nous espérions qu’elle ne se lancerait pas