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SAINT-GUELTAS. Je ne veux ni ne peux le laisser ! mes gens s’impatientent…

MACHEBALLE, qui s’est approché, à Saint-Gueltas. Eh bien, mille tonnerres du diable ! ça va-t-il bientôt finir, tout ça ?

SAINT-GUELTAS. Il faut employer les grands moyens. Nos camarades arrivent-ils ?

MACHEBALLE. Ils sont là, dans la cour.

SAINT-GUELTAS. Qu’ils montent l’escalier ! et n’oublie pas l’homme habillé de toile.

MACHEBALLE. N’ayez peur ! (Il sort.)

ROXANE, approchant de Saint-Gueltas. Mon frère est un trembleur, ma nièce une enfant qui s’est fait prier pour un simple mouchoir ! Moi, je vous broderai une écharpe de satin blanc avec des fleurs de lis en or.

SAINT-GUELTAS. De l’or sur nos vêtements ? Il en faudrait bien plutôt dans nos caisses, madame !

ROXANE. Je suis demoiselle, monsieur !

SAINT-GUELTAS. Alors, pardon ! Vous ne pouvez rien pour nous.

ROXANE. Si fait ! je suis majeure !

SAINT-GUELTAS, ironique. Vraiment ? Je ne l’aurais pas cru !

ROXANE, à part. Allons, il est charmant ! (Haut.) J’ai dans une petite bourse deux mille écus en or au service du roi.

SAINT-GUELTAS. Ce serait de quoi donner des sabots à nos gens qui vont pieds nus dans les épines.

ROXANE. Pauvres gens ! je cours vous chercher mon offrande. (Elle sort en faisant signe à Marie, qui la suit.)

SAINT-GUELTAS, à Raboisson, qui a entendu leur colloque. Elle a des économies ?…

RABOISSON. Et le cœur sensible !

SAINT-GUELTAS. Bien, ma bonne