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MARIE, à la fenêtre. Il est là, mademoiselle. Je ne comprends pas… il donne des ordres… La cour du donjon est pleine de gens de la ville…

LOUISE. Et mon père fait fermer les grilles. Veut-il les retenir prisonniers ?

ROXANE. Il fait bien, s’il fait cela. Ces drôles l’auront menacé ! (À la Korigane.) Va voir ce qui se passe et reviens nous le dire.

LA KORIGANE, à la fenêtre, sur laquelle elle grimpe. Oh ! je vas vous le dire tout de suite. Voilà d’un côté les républicains de la ville qui se cachent, et… dans l’autre cour, mon doux Jésus ! c’est les gens du roi qui entrent ! Je reconnais bien le drapeau.

ROXANE, effrayée. Les brigands ! On va se battre, là, sous nos fenêtres !

LOUISE. Non, non, ils ne se verront même pas ! Mon père vient ici avec un chef.

ROXANE. Ah ! qui est-ce ? le marquis ?…

LA KORIGANE, regardant. Ça ? c’est Mâcheballe, le général des braconniers du bas pays. Je n’en vois pas d’autre !

ROXANE. Mâcheballe, l’assassin, comme on l’appelle ? Nous sommes perdus !

LA KORIGANE. Dame, s’il sait comment vous le traitez ! Il vous croira tournée au bleu, et il n’est pas tendre, je ne vous dis que ça !

LOUISE. Taisez-vous, taisez-vous, le voici !