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plus rares… les cris plus sourds… Entendez-vous ces voix qui murmurent encore : « Vive la nation !… » C’est l’hymne de mort des malheureux patriotes !… Et là-bas, ces hurlements féroces, c’est la horde sauvage des chouans qui me réclame ! Ils viennent… (À la Korigane, lui arrachant ses pistolets qu’elle a tirés de ses poches.) Donne-moi tes armes, Saint-Gueltas ne m’aura pas vivante !




Scène XIV. — Les Mêmes, HENRI, CADIO, MOTUS, JAVOTTE, REBEC à la fin.

(La porte de la cuisine s’ouvre avec impétuosité, Henri, Cadio et Motus s’élancent dans la chambre.)


HENRI. Ici, nous tiendrons encore.

MOTUS. Oui, oui, nous en tuerons au moins quelques-uns ! Le malheur est que nous n’avons pas de munitions !

JAVOTTE, venant de la cuisine. Si fait ! là, dans ce trou, il y a encore des cartouches, et par là des fusils. Prenez, prenez tout !

MOTUS. Des clarinettes anglaises ? Tant mieux ! elles sont bonnes.

CADIO, au seuil de la cuisine. Où est Rebec ?

JAVOTTE. Oh ! qui sait où il s’est caché ? Mais soyez tranquilles, ils ne viendront pas par la ruelle ; c’est trop étroit, vous auriez trop beau jeu ! Gardez le côté de la place ; moi, je veillerai par ici.

HENRI, entrant dans la salle. Alors, vite ici une barricade ! La porte de l’escalier est solide. Ajoutons-y les meubles ! Femmes, passez dans l’autre chambre, vite !

LOUISE. Non ! nous vous aiderons. Courage, Henri !