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HENRI. C’est-à-dire que tu ne veux pas qu’il s’expose à être tué par moi ?

LA KORIGANE, qui est sur le seuil de la rue. Je ne crains pas ça ! Saint-Gueltas ne mourra que quand il sera las de vivre. D’ailleurs, il a plus d’hommes que toi ; ne lui cherche pas querelle, fais sauver Louise bien vite et ne dis rien… Mais… qui vient là ? Louise elle-même ? Allons ! c’est sa destinée ! fais ce que tu voudras ; moi, je vais guetter pour dérouter Saint-Gueltas, s’il vient par ici.

HENRI. Au contraire, dis-lui que je l’attends de pied ferme ! (La Korigane sort par la cuisine, Henri va ouvrir la porte de l’escalier ; entrent Louise et sa tante, déguisées en Bretonnes.)




Scène X. — HENRI, LOUISE, ROXANE, puis SAINT-GUELTAS.


HENRI. Entrez, et ne craignez rien. (Louise, pâle et tremblante, lui tend la main sans rien dire.)

ROXANE. Nous ne craignons rien de toi, puisque nous venons te trouver. Nous voilà comme Coriolan chez les… Je ne me souviens, plus, ça ne fait rien !

LOUISE. Nous venons d’apprendre que vous étiez ici, nous n’avons pas réfléchi, nous sommes accourues.

HENRI, leur serrant les mains. Vous avez bien fait, allez ! merci !

ROXANE, à Louise. Je te le disais bien, que ce vaurien-là serait content de nous voir. Ah ça ! misérable jacobin, tu ne m’embrasses donc pas ?

HENRI, l’embrassant. Ah ! de tout mon cœur, chère