âme ! (Elle va ouvrir la cellule.) Sortez, vous pouvez prendre le frais et vous promener.
LA FOLLE, sortant ; l’enfant la suit. Ah ! oui ! le bal, le bal des noces !… Je veux aller au bal ! C’est moi la mariée !
LA KORIGANE, lui montrant le pied du rocher que longe une étroite bande de sable. Par là. Descendez !
LA FOLLE, voulant monter l’escalier. Non, par ici !
LA KORIGANE, l’arrêtant. Je vous dis que non. Par ici, les portes sont fermées. Voilà votre chemin.
LA FOLLE, qui descend. Il y a de l’eau… la marée monte.
LA KORIGANE. Mais non, vous rêvez ! elle descend !
LA FOLLE. C’est bien vrai ? Je ne sais plus, moi !
LA KORIGANE. Dépêchez-vous, on va danser sans vous.
LA FOLLE. Allons, allons !
LA KORIGANE. Vous oubliez votre fils.
LA FOLLE. Quel fils ? Ah ! oui ! (Elle le tire par le bras ; l’enfant a peur et résiste.)
LA KORIGANE, à l’enfant. Allez donc, ou votre mère va vous laisser tout seul.
LA FOLLE. Il ne veut pas venir, le méchant ! Eh bien, reste, adieu !
L’ENFANT. Maman, maman !
LA FOLLE. Viens, mon amour, je te porterai ! (Elle le prend dans ses bras et disparaît en courant le long de la falaise.)
LA KORIGANE, qui a descendu derrière eux. Comme ça, tout ira bien, sans que je m’en mêle, — la marée monte !… S’ils ne reviennent pas dans cinq minutes… Comme le flot va lentement !… non, le voilà qui remplit le sentier ; il me gagne… Je vais remonter les marches en comptant… Encore une de couverte, une autre… En voilà cinq, en voilà dix ; dix marches, c’est dix pieds. — Ah ! qu’est-ce que j’entends ? un cri, bien