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CADIO. À Nantes ? Certainement ! Il faut bien que je m’habitue à la discipline. Ce doit être le plus difficile. Tu pars dans une heure ?

HENRI. Oui.

CADIO. Je vais faire mes adieux à la ferme.




Scène IV. — Les Mêmes, hors CADIO.


HENRI. Marie ! Cadio ne veut pas s’éloigner de vous. C’est pour vous qu’il reste en Bretagne.

MARIE. Non, Cadio veut tuer Saint-Gueltas. C’est son idée fixe.

HENRI. Il vous l’a dit ?

MARIE. Il ne dit guère ses idées, mais je les devine.

HENRI. Heureusement pour la pauvre Louise, Saint-Gueltas n’est pas facile à tuer.

MARIE. Si le dévouement de Cadio opérait ce prodige pourtant, vous ne lui en sauriez pas mauvais gré ?

HENRI. Son dévouement pour qui ?

MARIE. Mais… pour vous, j’imagine !

HENRI. Ah ça ! il me croit amoureux de Louise et jaloux de Saint-Gueltas ?

MARIE. N’avez-vous pas aimé Louise ?

HENRI. Je l’ai mal aimée probablement, puisque, à supposer qu’elle redevînt libre et que la paix fût faite, je ne me sentirais pas de force à épouser la veuve de M. Saint-Gueltas !

MARIE. Vous en êtes bien sûr ? Je ne vous crois pas !

HENRI. Vous allez me croire : Louise m’était chère, mais comme sœur et parente bien plus que comme fiancée. Je ne m’en rendais peut-être pas bien compte,